Compte rendu des travaux de réhabilitation de deux cabines de douche de l’unité ergo-agricole de l’hôpital

Situation

La nécessité de la réhabilitation des cabines de douche de l’unité ergo-agricole (UEA) a été soulevé pour la première fois à la suite du déplacement sur place de Jacqueline et d’Annick en Juin 2016. De fait, pour se laver, les convalescents ne disposaient pas d’espace intime, le seul point d’eau étant le robinet qui est situé dans la cour de l’unité. Ce robinet est aussi utilisé par les foyers environnants.

Nous, Helma V. et moi, sommes venus pour la première fois sur place le 21 novembre 2016. Au-delà de l’état de délabrement très avancé des locaux de l’UEA, ce qui nous a le plus marqués était la la carrière chinoise qui affecte directement le sort de cette unité, notamment son approvisionnement annuel en riz.

Le projet de réhabilitation des cabines de douche a été bien accueilli par M. Victor, le major, et les deux gardiens infirmiers. Il existe dans le bâtiment abritant les convalescents quatre anciennes cabines, deux de douche et deux autres de WC reliés à une fosse bétonnée. Ils n’étaient plus fonctionnels depuis plusieurs années. Aussi, ils ont été utilisés pour abriter des volailles.

 

Nature des travaux

Lors de ma deuxième visite, discutant avec M. Victor et les surveillants, il a été question de construire une cabine de douche à l’extérieur, juste à côté du robinet. Mais au final, il a été retenu qu’il serait préférable de réhabiliter les deux anciennes cabines de douche situées dans le bâtiment des convalescents.

Les travaux à réaliser étaient répartis comme suit :

  • rénovation des deux cabines de douche
    • retrait des anciens tuyaux
    • nettoyage et ponçage des murs
    • plâtrage
    • peinture
    • remise en état du système d’évacuation des eaux usées
  • édification d’un mur de séparation entre les douches et les anciens WC
    • élévation d’un mur
    • mise en place d’une porte
  • raccordement des douches au réseau d’eau, depuis le robinet à l’extérieur
    • creuser pour enterrer les nouveaux tuyaux
    • mise en place du système de raccordement au réseau
      • à un robinet à l’intérieur
      • au pommeau de douche

 

Réalisation des travaux

Au début, l’on a pensé qu’il serait opportun de faire appel aux personnes travaillant déjà pour l’Hôpital. A M. Hery et M. Simon, les deux gardiens, pour la maçonnerie ; et à la personne chargée de la maintenance des locaux de l’hôpital pour la plomberie. Mais, l’on n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur la rémunération avec les premiers tandis que le dernier se trouva indisponible. On s’est ensuite tournée vers un plombier exerçant à Ambohidratrimo. Mais, il n’était pas non plus disponible. J’ai donc proposé de trouver moi-même maçon et plombier. Les travaux se sont étalés du 5 décembre au 16 décembre 2017, sachant que l’on travaillait 4 jours par semaine.

La rénovation des deux cabines de douche et l’édification du mur de séparation entre les douches et les anciens WC ont été effectuées la première semaine. L’on a bénéficié de l’aide de convalescents pour le déplacement des briques, du ciment et du sable.

Parallèlement, alors que nos travaux ont déjà bien avancé, des équipes embauchées par l’hôpital commençaient à creuser trois puits en contre-bas. Selon, les dire de M. Victor, l’administration hospitalière en a décidé ainsi car, l’hôpital a des arriérés de factures impayés s’élevant à plus de 80 millions d’Ariary. De fait, il y avait des fuites d’eau dues à la vétusté du système. De plus, les familles habitant aux alentours se servaient gratuitement sur place. Cette décision remettait en cause les travaux que nous menions pour les douches. En effet, elle laissait à supposer que l’alimentation par le réseau public d’eau allait être supprimée.

Les douches avant la réhabilitation

Les douches après la réhabilitation

A notre retour, la semaine suivante, les puits étaient rebouchés. L’administration de l’hôpital revint sur sa décision initiale arguant que les puits pouvaient être dangereux pour les convalescents. L’installation du robinet et du pommeau de douche et leur raccordement au réseau ont été effectués la deuxième semaine. Ici aussi, trois convalescents m’ont aidé pour approfondir les canaux où devaient être enterrés les tuyaux.

A la place des puits, l’administration de l’hôpital a opté pour une cabine fermée, à l’extérieur, abritant un nouveau robinet dont l’accès, par les personnes aux alentours, sera payant et contrôlé par les gardiens de l’unité ergo-agricole.

Or, sachant que nous installions les douches en bout de réseau et que les travaux décidés par l’hôpital étaient effectués plus en amont, nous ne pouvions pas nous brancher avant que ces travaux n’aient avancé à un certain stade. Ainsi, on a prévu par exemple de fermer l’ancien robinet, dans la cour, mais l’on n’a pas pu car l’équipe embauchée par l’hôpital en avait besoin pour avoir une source d’eau à proximité, pour ériger les murs de la future cabine. De même, on ne pouvait se brancher sur le réseau avant que cette même équipe n’ait branché la future extension allant vers la cabine. Au final, nous avons tout installé – douche, tuyaux – et nous avons demandé aux personnes embauchées par l’hôpital de réaliser le raccordement au réseau, plus tard.

A rappeler ici, l’aide et la disponibilité de M. Victor. En effet, en dehors de ses coups de mains ponctuels, il a fait le nécessaire pour obtenir, auprès des services de l’Hôpital, certains outils de plomberie sans lesquels nous aurions eu beaucoup de mal dans nos travaux.

 

En conclusion :

L’essentiel a été réalisé, c’est-à-dire la réhabilitation des cabines de douche à destination des convalescents. Il faut dire aussi la difficulté induite par les facteurs extérieurs. Les gardiens m’ont par exemple conseillé fortement de faire les douches à l’extérieur. Conflit d’intérêt !En fait, j’ai compris que c’est parce que les volailles qui étaient dans les douches leur appartenaient. Le mur de séparation construit était destiné à séparer l’espace « douche » de l’espace « volaille ». Heureusement, l’administration de l’hôpital est passée fortuitement par là, demandant au passage de sortir ces volailles définitivement des locaux de l’UEA. Au cours des deux semaines passées sur place, j’ai en quelque sorte partagé leur quotidien. Je me suis bien rapproché de quelques-uns d’entre eux, qui étaient les mieux rétablis.

Le point le plus inquiétant pour l’unité ergo-agricole est désormais son approvisionnement en riz. La carrière de l’entreprise chinoise s’étale. La plupart des familles, qui cultivaient les rizières, et amenaient une partie de leur récolte à l’unité, ont peur des représailles – de la part du maire, notamment – si elles venaient à travailler les rizières qui pour l’instant n’ont pas encore été englouties. Quant à M. Victor, très révolté, il ne compte pas baisser les bras. Il a décidé de travailler les parcelles de l’unité. En même temps, il est en train de relancer une association, composée de personnels de l’hôpital, pour la défense du droit de l’UEA de continuer à travailler les rizières.

Rajo RAKOTOARIVONJY

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